.EXTRAITS ET REVUE DE PRESSE, RADIOS  

REVUE DE PRESSE OCTOBRE · NOVEMBRE 2001 

 

  Doc Diffusion France
  accueil
 
  affiche
  synopsis, Yasmine Kassari
  revue de presse, radios
  festivals
  note de présentation
  fiche technique
  extraits audio · vidéo
  photos
 
  article Aux frontières...
  article Immigrants...
  Mahmoud Darwich, poèmes
  article Les pas perdus...
 
  Chiens errants (compl. prgr.)
  · festivals Chiens errants
 
  contact : Doc Diffusion
 .
 
  
TÉLÉCHARGER LE
  DOSSIER DE PRESSE
  AU FORMAT "ACROBAT PDF" :
  · ZIPPÉ (546 Ko) OU
  · NON ZIPPÉ (590 Ko)
  ENVIRON 3 À 4 MN, À 3 Ko/s
  (CONNEXION 56 Kbps)
 

REVUE DE PRESSE
(RETOUR HAUT PAGE)

 

 · ADEN
· AFRIK.COM
· CAHIERS DU CINÉMA
· LE CANARD ENCHAÎNÉ
· CINÉ LIVE
· JEUNE CINÉMA
· L'OFFICIEL DES SPECTACLES
· LE MONDE
· PARISCOPE
· STUDIO
· TÉLÉRAMA
· ZURBAN
· FRANCE CULTURE
· RFI

 
Q
uand les
hommes pleurent...

 
UN FILM DE YASMINE KASSARI
 
 
BELGIQUE · 2000 · 35 MM · COULEUR · 57 MN

............................
– sortie nationale à Paris le 10 octobre 2001

CINÉMA LE DENFERT
24 PLACE DENFERT-ROCHEREAU 75014 PARIS



.........................................
DOSSIER DE PRESSE (TÉLÉCHARGEMENT)
 
 

 
ciné live   "Ce documentaire, hallucinant, se clôt sur le corps désarticulé d'un
clandestin noyé, cahotant sur les rochers... Bienvenue en Espagne." S.B.
 
 

le monde

  "Un regard bouleversant sur les travailleurs marocains en Espagne." J.M.
 
 

l'officiel
des spectacles

  "30 000 marocains traversent chaque année le détroit de Gibraltar
  pour entrer clandestinement en Espagne (...).
  Les chiffres se transforment .en hommes, dans ce documentaire." C.L.
 
 

le canard
enchaîné

  "Dans ce qu'ils croyaient être l'Eldorado, ils se heurtent au racisme,
  au mépris, aux patrons trafiquants de papiers, aux salaires de misère,
  à la maladie... Aucun ne rentrera jamais au pays."
P.V.
 
 

télérama

  "Il serait intéressant de comparer ce film présenté à de nombreux
  festivals
et jouissant d'une formidable réputation, à Loin , d'André
  Téchiné, dont l'un
..des personnages principaux est un jeune marocain
  taraudé, lui aussi,
.par l'idée fixe de quitter son pays." J.S.
 
 

zurban

  "Une vie de labeur épuisant et la honte de revenir au pays.
  Un documentaire émouvant sur ces volontaires à l'exil."
V.L.B.
 
 

afrik

  "Un documentaire cru mais nécessaire. La réalisatrice dissèque
  désespoir et illusion avec brio".
O.M.
 
 

studio

  "Un beau complément au Inch'Allah dimanche de Yasmina Benguigui." M.R.
 
  

 
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 

ADEN · 10 octobre 2001

Quand les hommes pleurent... de Yasmine Kassari

Chaque année, environ 30 000 Marocains traversent le détroit de Gibraltar pour tenter d'entrer clandestinement en Espagne. Mille meurent noyés, quatorze mille sont interceptés et retournent au pays, quinze mille réussissent à passer. Au-delà des chiffres, ce sont les hommes – leurs motivations, leurs rêves et leurs espoirs – que la réalisatrice a choisi d'interroger avec sa caméra. Comment peut-on littéralement se jeter à l'eau pour atteindre l'hypothétique eldorado occidental ?
 
Documentaire (belge, 57 min). Précédé du court métrage « Chiens errants » de Yasmine Kassari.
 

 
. 
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
AFRIK.COM · Larmes sans frontières · Olivia Marsaud

http://www.afrik.com/journal/decouverte/?dec-364-7.htm

Le premier long métrage de la Marocaine Yasmine Kassari, "Quand les hommes pleurent", est un documentaire cru mais nécessaire sur la condition de ses compatriotes qui s'exilent en Espagne avec l'espoir d'une vie meilleure. La réalisatrice dissèque désespoirs et désillusions avec brio.
 
6 · 10 · 2001 : "Chaque année, 30 000 Marocains traversent le détroit de Gibraltar, 14 000 sont renvoyés, 1 000 meurent, 15 000 s'arrangent pour s'installer dans le pays." Le film de Yasmine Kassari s'ouvre sur ces chiffres effrayants. Armée de sa caméra, la Marocaine part en Espagne au printemps 97. Elle y retrouve certains hommes de sa famille, qu'elle a vu partir alors qu'elle était encore au Maroc.
 
"J'étais le regard de ces femmes qui croient que leurs hommes mènent la grande vie, tombent les filles. Un regard qui a traversé les voiles. Ce que j'ai découvert, ce sont des hommes seuls, exploités et surtout des hommes qui ont appris à avoir peur et à avoir honte de leur peur", explique-t-elle. Elle filme les logements insalubres et bondés, le salaire de misère pour un travail aux champs qui casse les reins, la mauvaise alimentation qui affaiblit les corps, la nostalgie du pays. Elle filme le déracinement et l'impuissance de ces hommes, broyés par leurs rêves éculés. Elle filme la désillusion et la souffrance d'êtres humains devenus bêtes de somme, pris au piège de la cynique Europe.
 
Nouveau type d'esclavagisme. "Quand les hommes pleurent, c'est quand ils réalisent l'impasse dans laquelle ils se trouvent. L'impasse, c'est le moment de l'insoutenable souffrance, du hors limite. Le pied du mur. Indicible. Comme un cri lancé dans le vide des consciences et qui tombe dans le silence diffus et moelleux d'un système trop bien organisé et résolu à lui acheter sa force et son silence. Un cri dans le silence absolu", dit-elle.
 
Kacem, Bachir, Miloud, Mziam. Tous subissent ce nouveau type d'esclavagisme. "L'être humain s'habitue à tout", dit Kacem. Prisonniers de leur image de mari, de père, de frère absents, le retour au pays est impensable. Dans une société patriarcale, "un homme ne pleure pas", note la réalisatrice. "Les larmes, c'est pour les femmes. Un homme va de l'avant. Même si cet avant était une erreur reconnue, la marche arrière est interdite." De fait, ces hommes n'arrivent pas à briser le mensonge du rêve européen. C'est le cercle vicieux : lorsqu'ils reviennent au Maroc, quelques semaines par an, ils mentent à d'autres hommes qui vont s'exiler et revenir mentir à d'autres hommes qui s'exileront à leur tour…
 
Le sourire de Salima. Les échappatoires sont rares : Kacem pétrit son pain tous les jours, ça lui rappelle le bled. Bachir s'est construit lui-même sa chambre, intimité tapissée de femmes aux cheveux longs. Et blonds. Tous deux, témoignent : "On est censés venir d'un pays du tiers-monde mais c'est ici qu'il est le tiers-monde". Salima, seul témoignage féminin du film, a 15 ans. Frêle silhouette et regard doux. Elle s'est exilée avec son père et son petit frère pour se retrouver au milieu de 400 hommes. Elle ne sort pas de chez elle, attendant le retour de son père et explique : "Ici, vous ne pouvez pas faire ce qu'exige votre liberté".
 
Filmé sans voyeurisme mais avec honnêteté, le documentaire de Yasmina Kassari est malheureusement plus que jamais d'actualité. Les images qui clôturent son film, celles de corps inanimés que l'on ramasse sur la plage, n'ont pas fini de hanter les consciences occidentales. Quand les hommes pleurent a reçu le Silver Shadow Award for the second best documentary film au "Festival of the Dhow Countries" de Zanzibar en juillet 2001, le Prix du meilleur documentaire des cinémas du Sud aux "Vues d'Afrique" de Montréal (Canada) en avril 2001, le Prix Meuter de "Filmer à tout prix" à Bruxelles (Belgique) en novembre 2000 et la Mention spéciale du jury à la "Biennale des cinémas arabes" de Paris (France) en 2000.
 
Quand les hommes pleurent, documentaire de 57 minutes, 2000, Belgique. Précédé de Chiens errants, fiction de 7 minutes, 1995, Belgique. Sortie française le 10 octobre 2001. Cinéma Le Denfert 24, place Denfert-Rochereau. 75014 Paris. © Afrik.com
 
  

.
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
CAHIERS DU CINÉMA · décembre 2001 N° 563

Quand les hommes pleurent... de Yasmine Kassari
Maroc, 2001. Documentaire. En salles depuis le 10 octobre.

Dans ce documentaire, la réalisatrice à suivi des Marocains qui essayent de traverser le détroit de Gibraltar à la nage. Du côté espagnol, Yasmine Kassari s'installe dans une ferme des environs de Murcie, où se recréent des conditions de vie presque familiales. Elle y recueille les souffrances d'individus pris au piège de leurs fantasmes (la plupart ont été trompés par l'image d'un « eldorado » légendaire), une fois passés de l'autre côté du miroir où, clandestins dans une situation de non-droit, ils ne peuvent pas profiter du « miracle économique ».
 
Les poèmes du Palestinien Mahmoud Darwich parsèment le récit de l'infernale traversée racontée par un des immigrants en voix-off sur des images des petites barques qui affrontent la mer. Les gens racontent sans amertume et cela donne à l'ensemble une dimension forte et poétique qui situe le film au-delà du simple témoignage. Outre la fatigue du quotidien, Yasmine Kassari insiste sur la désillusion. Pourquoi rester coincé là, dans des conditions de vie pires que celles qu'ils connaissaient chez eux ? La plupart disent la honte, le déshonneur de revenir de cette quête de la fortune sur un échec.
 
L'aspect le plus intéressant du document reste la réflexion menée par certains de ces hommes, ceux qui ne pleurent pas mais au contraire analysent avec une extrême lucidité les raisons qui les ont poussés à quitter le Maroc. Un homme pétrit le pain devant la caméra, on en entend le bruit. Il décrit bien cette envie qui vous prend de partir et la nostalgie qui vous tenaille quand vous êtes loin, mais il.le fait avec le discernement et le fatalisme propres à celui qui a compris que le miroir nous renvoie seulement le reflet de nos désirs et que, où que l'on soit, on aimerait toujours être de l'autre côté du détroit. V. Mat.
 
  

.
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
LE CANARD ENCHAÎNÉ · Journal satirique
paraissant le mercredi · 17 octobre 2001 N° 4225

Quand les hommes pleurent... Documentaire belge de Yasmine Kassari (57 mn) consacré aux 30 000 Marocains qui, chaque année, traversent le détroit de Gibraltar pour entrer clandestinement en Espagne. 14 000 sont interceptés et renvoyés dans leur pays, 1 000 meurent noyés et 15 000 réussissent à passer.
 
Dans ce qu'ils croyaient être l'Eldorado, ils se heurtent au racisme, au mépris, aux patrons trafiquants de papiers, aux salaires de misère, à la maladie. Aucun ne rentrera jamais au pays : « Dans notre tête, on s'absente, on oublie... » Et puis, pour ces hommes d'honneur, revenir sans argent constitue une honte inimaginable. Alors les mères et les épouses leur vouent une rancœur tenace, les enfants deviennent des chiens perdus sans collier ; tous les clandestins meurent entre amis, pleurant parfois, avec dignité, le pays qu'ils ont rejeté comme la proie pour l'ombre. – P. V.
 
  

.
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
CINÉ LIVE · novembre 2001 N° 51 · Quand les hommes pleurent...
Belgique · de Yasmine Kassari · durée : 57 min · sortie : 10 octobre 2001

Chaque année, trente-mille Marocains traversent le détroit de Gibraltar pour pénétrer clandestinement en Espagne, quatorze-mille sont interceptés et refoulés, mille périssent noyés et quinze mille réussissent à passer. Pour ceux-là, que les Espagnols, surnomment haineusement les Maures, l'enfer de la misère qu'ils ont cru fuir va recommencer. Parqués dans des bidonvilles, trimant sous le joug de patrons cupides, méprisés par la population, menacés par des skinheads, crevant la faim, ils s'accrochent vaille que vaille. Inventent un Eldorado improbable à leurs femmes restées au Maroc. Se murent dans leurs rêves. Rient dans l'alcool et pleurent dans la solitude. Se pendent, parfois...
 
Ces souffrances d'hommes, Yasmine Kassari les restitue au fil de ses entretiens avec des exilés, volubiles ou absents, qui se racontent et disparaissent : la mise en scène est minimale, la distance délibérée, le déracinement évident. Et le documentaire, hallucinant, se clôt sur le corps désarticulé d'un clandestin noyé, cahotant sur les rochers, charrié sur la plage par une corde attachée à la jambe comme un sac d'ordures nauséabondes. Bienvenue en Espagne. Sandra Benedetti  · Exit-exil
 
  

.
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
JEUNE CINÉMA · novembre 2001 N° 271 · cinéma / réel / vérité

Quand les hommes pleurent  ·  Vacances au pays

Des chiffres, brièvement, au début de Quand les hommes pleurent. Afin qu'on sache que, chaque année, 30 000 Marocains tentent de traverser le détroit de Gibraltar, attirés par l'"Eldorado" occidental, que 15 000 parviennent à passer, 14 000 sont refoulés et 1 000 meurent noyés. Ces terribles statistiques, on ne les oubliera pas. Mais la réalisatrice Yasmine Kassari n'y revient plus. Toutes ses images sont consacrées à des portraits d'émigrés, à leur parole. Ce dont ils ont rêvé en tentant la traversée depuis Tétouan, ce qu'ils ont réellement vécu et ce qu'ils vivent aujourd'hui même en Andalousie : Moros pour les Espagnols, ouvriers agricoles surexploités en échange d'un contrat de travail précaire et d'un permis de séjour. Familles souvent éclatées, logements insalubres, espoirs ruinés.

Sans jamais s'écarter de ses personnages, souvent filmés en plans rapprochés par une caméra qui évite toute arabesque, la réalisatrice Yasmine Kassari compose peu à peu une sorte de fresque intimiste. Privilégiées par son traitement documentaire, ces histoires individuelles s'articulent toutes autour du thème de l'exil et constituent finalement un ensemble qui prend valeur de témoignage sur un drame collectif. Non posée directement, la question "Pourquoi cet exil ?" hante le film. Aux dernières images, silhouettes confuses sur un rivage au petit matin, des Marocains quittent la barque d'un passeur – ils ont "réussi " – mais, tout près, on retire un cadavre de la mer.

Autre documentaire qu'on aurait jadis dit "engagé" : Vacances au pays de Jean-Marie Teno. Ce pays, c'est le Cameroun et c'est celui du réalisateur qui l'a quitté, mais y revient régulièrement. En 1999, dans Clief, Teno fustigeait le goût du pouvoir, le rêve de devenir "chef " – de grande ou de petite taille – poursuivi par les élites ou soi-disant telles, rêve largement caressé aussi à l'intérieur des familles par les maris et les pères ! Plus à l'aise dans le documentaire que dans la fiction (Clando, 1997), le réalisateur camerounais, dans son dernier film, revient au pays non pour des... vacances, mais pour un bilan pris sur le vif de la très officielle "course à la modernité" entreprise dans les années qui ont suivi l'indépendance.

Bilan accablant : les traditions ont été rejetées pour faire place à une société de consommation dans laquelle, au demeurant, beaucoup n'ont guère la possibilité de consommer, mais où règnent, à l'occidentale, les gadgets, la pub, le sponsoring, etc. La "modernité", c'est un haut fonctionnaire qui en vante les charmes et la nécessité dans un interminable et pompeux discours, tissu d'âneries aussi burlesque qu'affligeant. C'est encore des hôtels de luxe et des Mercedes confrontés à des bidonvilles ou, phénomène moins spectaculaire – et là Teno détaille et analyse –, la transformation des fêtes de village. Jadis occasion de "conseils" durant lesquels les communautés se réunissaient et débattaient de projets communs, les fêtes se sont totalement banalisées et commercialisées. L'inévitable match de foot qui en est le clou est placé sous la houlette d'une bière ou de Coca-Cola et les jeunes adeptes du ballon rond refusent de jouer s'il n'y a pas quelque trophée à gagner !

Teno frappe fort et juste, sa critique pouvant être appliquée, cela va de soi, à d'autres ex-colonies. Mais l'intérêt de son voyage-enquête, qui le conduit du lycée Général Leclerc de son adolescence, aujourd'hui délabré, à son village natal, est d'autant plus vif qu'il ne s'agit pas là de quelque reportage informatif mais de ce qu'on pourrait appeler un "documentaire-je". Un film dans lequel le réalisateur affirme ses choix et ses points de vue, dit ses colères et ses émotions tout en laissant passer parfois un rien de nostalgie.

Ici comme dans Quand les hommes pleurent, on est très loin du dernier film d'Abbas Kiarostami ABC Africa. Réalisé en Ouganda pour le compte d'une organisation humanitaire ayant en charge les centaines de milliers d'orphelins que compte ce pays dévasté par les guerres et le sida, ABC Africa se présente comme une sorte de vagabondage documentaire autour de la situation dramatique de ces orphelins et des tentatives pour leur venir en aide. Les nombreux effets de "film dans le film" (Kiarostami filmé en train lui-même de filmer avec une petite caméra numérique) insérés dans le récit ne sont pas pour rien dans la déception laissée par ce "documentaire" qui semble d'autant plus artificiel et superficiel qu'il est signé d'un grand nom., Kiarostami a réalisé ça en dix jours ; il aurait mieux fait de prendre son temps. Ou de s'abstenir.

Jacques Chevallier   Quand les hommes pleurent. réal : Yasmine Kassari ; ph : Dominique Henri ; mont : Kahina Attia (Belgique, 1999, 57 mn). Vacances au pays. réal : Jean-Marie Teno ; ph : J.-M. Teno et Moussa Diakité ; mont : Christiane Badgley (Cameroun France 2000, 75 mn).
 
  

.
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
L'OFFICIEL DES SPECTACLES

du mercredi 10 au mardi 16 octobre 2001 · nouveaux films
Quand les hommes pleurent... (2000, 57 min)

Film belge en couleurs de Yasmine Kassari. Documentaire

Chaque année, environ 30 000 Marocains traversent le détroit de Gibraltar pour entrer clandestinement en Espagne. 14 000 sont interceptés et renvoyés dans leur pays. 1 000 meurent noyés ou abattus, et 15 000 réussissent à passer. Ils rêvaient de travailler, d'avoir une maison et une voiture, ce sont des pères qui préfèrent rester loin de leurs enfants pour leur envoyer un peu d'argent, des fils qui ont honte de rentrer en avouant qu'ils ont échoué...

Les chiffres se transforment en hommes dans ce documentaire. Yasmine Kassari analyse le piège dans lequel ils se débattent, fait de rêve, de la peur du jugement de leurs familles et amis et de l'exclusion qu'ils rencontrent en Europe. Son film a participé, entre autres, au Festival 2000 du Royal Anthropological Institute of Britain à Londres. Au même programme Chiens errants (1995 - 7 mn) : premier court métrage de la réalisatrice sur l'abattage des chiens errants dans certaines villes du Maroc. – C.L. Denfert 14e (vo)
 
  

.
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
LE MONDE · mercredi 10 octobre 2001

Ce douloureux continent qu'on nomme l'exil
http://sortir.lemonde.fr/article/0,4462,229806,00.html

Quand les hommes pleurent... Un regard bouleversant sur les travailleurs
marocains en Espagne. Film documentaire de Yasmine Kassari (57 minutes)

Quand les hommes pleurent..., film de Yasmine Kassari remarqué depuis 1999 dans un nombre impressionnant de festivals, a pour sujet l'immigration clandestine des Marocains qui, chaque année, traversent au nombre de 30 000 le détroit de Gibraltar à destination de l'Europe, et plus particulièrement des côtes espagnoles. Parmi eux, 14 000 sont interceptés et renvoyés dans leur pays, 1 000 meurent noyés, et 15 000 parviennent à passer. Mais le film de Yasmine Kassari, comme son titre l'indique assez clairement, ne se veut nullement un reportage d'information. Ces chiffres ne nous sont donnés que pour mémoire, et permettent tout au plus de prendre en compte le cadre socio-économique sur lequel vont se découper, avec une précision et une émotion d'autant plus fortes, la situation désespérée et le destin amer de quelques-uns d'entre eux.

Le cadre général est celui d'un pays de rêve, l'Andalousie, jadis terre de rencontre et de mutuel enrichissement des civilisations. Il suffit à Yasmine Kassari de planter sa caméra dans les bidonvilles immondes où sont parqués les travailleurs marocains pour qu'une première et désagréable question saisisse d'emblée le spectateur : serait-ce là tout le chemin franchi entre le Moyen Âge et le XXIe siècle ? Résultat, pour partie, de l'intégration de l'Espagne à l'Union européenne, une véritable barrière économique et sociale s'est levée entre les pays méditerranéens, selon le continent auxquels ils appartiennent.

Ce n'est pourtant rien encore au regard de ce qui va suivre. Car les premières victimes de ce processus sont les hommes, pris au double piège du paradis que constitue pour eux la richesse européenne, et de l'enfer en lequel il se transforme dès lors qu'ils y ont posé le pied.

UN RACISME ABJECT Dénommés Moros, et considérés comme tels par la population locale dans une résurgence terrifiante – et d'une actualité semble-t-il brûlante – des anciennes guerres de religion, ces hommes sont en butte à un racisme abject et à l'humiliation d'une forme moderne d'esclavage. Plusieurs d'entre eux témoignent de cette condition dans le film, révélant la misère économique qui les a incités, au péril de leur vie, au départ, et la condition inhumaine qu'on leur fait à leur arrivée, depuis le travail de récolte, épuisant et mal rémunéré, jusqu'aux logements insalubres, en passant par le chantage exercé à leur encontre par des petits patrons qui leur vendent, avec la complicité tacite des autorités locales, les contrats de travail indispensables à l'obtention d'un permis de séjour. La dénonciation de cette situation de non-droit - notamment mise en scène lors de la "descente" haineuse d'un de ces petits propriétaires dans le bidonville - annonce, de fait, les émeutes racistes qui devaient se dérouler, en 2000, à El-Ejido.

La clairvoyance politique n'est pas cependant la seule vertu du film, qui dit également, de façon à la fois digne et bouleversante, l'impuissance et la honte de ces hommes, incapables de retourner dans leur famille au pays, parce que ce serait en quelque sorte avouer leur déchéance et la faillite de leur rêve. Par la proximité qu'il a su instaurer avec ces hommes brisés, par l'inavouable réalité qu'il parvient à mettre au jour, par la dimension fragmentaire et intuitive de son approche, ce beau documentaire confine à la poésie, en faisant aborder au spectateur ce douloureux continent qu'on nomme l'exil. Jacques Mandelbaum
 
  

..
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
PARISCOPE · du mercredi 10 au mardi 16 octobre 2001
Quand les hommes pleurent...
2000. 55 mn. Documentaire belge en couleurs de Yasmine Kassari

Chaque année, environ 30 000 Marocains quittent clandestinement leur pays pour gagner l'Espagne via le détroit de Gibraltar. Environ 15 000 réussissent à passer : les autres meurent ou sont pris... La réalisatrice a choisi d'interroger ces survivants, ceux qui risquent leur vie pour un hypothétique Eldorado occidental. Denfert 82
 
   

.
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
STUDIO · décembre 2001 N° 173

Quand les hommes pleurent **  Un doc émouvant

Chaque année, environ 30 000 Marocains tentent clandestinement, via Gibraltar, de gagner l'Espagne pour y travailler. 15 000 réussissent, les autres sont pris et renvoyés chez eux ou meurent lors de la traversée. À travers des témoignages émouvants de survivants, Yasmine Kassari dresse un déchirant tableau de l'immigration, beau complément au Inch'Allah dimanche de Yasmina Benguigui. M.R. Documentaire de Yasmine Kassari. 55 mn. Sorti le 10/10
 
   

..
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
TÉLÉRAMA · du 13 au 19 octobre 2001 N° 2700

Quand les hommes pleurent...  Le Denfert, 14e

Plus de trente mille Marocains traversent chaque année le détroit de Gibraltar pour rentrer clandestinement en Espagne. 14 000 sont interceptés et renvoyés dans leur pays, 1 000 meurent noyés et 15 000 réussissent à passer. La réalisatrice Yasmine Kassari a pris le parti d'interroger un certain nombre de ces hommes qui croient encore à un eldorado occidental et n'hésitent pas à se jeter littéralement à l'eau pour l'atteindre. "Au cours de leur récit, dit-elle, il arrive toujours un moment où avec difficulté ils me disent : ... à ce moment-là seulement j'ai pleuré." Beaucoup des hommes qu'elle a interrogés, ajoute-t-elle, "sont de ma famille. Je faisais jusqu'alors partie de ces femmes qui croyaient que ces hommes, ces bêtes de travail, étaient des bêtes de sexe qui, là-bas en Europe, menaient grande vie et tombaient toutes les filles".

Arrivée en Espagne au printemps 1997, elle a rassemblé des témoignages et en a tiré ce documentaire qui en dit long sur l'absence d'avenir des jeunes au Maroc et sur les conditions exécrables de vie de ceux qui atteignent le sol européen. Il serait intéressant de comparer ce film, présenté à de nombreux festivals et jouissant d'une formidable réputation, à Loin, d'André Téchiné, dont l'un des personnages principaux est un jeune Marocain taraudé, lui aussi, par l'idée fixe de quitter son pays.
 
 

.
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
ZURBAN · semaine du mercredi 10 au mardi 16 octobre 2001 N° 59

"Et aussi" · Quand les hommes pleurent...

Trente mille Marocains traversent chaque année le détroit de Gibraltar pour tenter leur chance en Espagne. Quinze mille y parviennent et découvrent une vie de labeur épuisant et la honte de revenir au pays. Ce sont ces destins brisés que la réalisatrice Yasmine Kassari a voulu évoquer, à travers l'histoire de quelques-uns de ses compatriotes. Un documentaire émouvant sur ces volontaires à l'exil, coincés entre l'espoir déçu d'une vie meilleure et leur condition d'émigrés clandestins. V.L.B.
 
 

.
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
FRANCE CULTURE  ·  "Personne n'est parfait"
Émission de Marc Voinchet diffusée en direct le mercredi 10 octobre 2001 à 19h30

 
Contact : Marc Voinchet / Catherine Parent / Antoine Guillaud
France Culture · Pièce 61 39 · 116 av du Pdt-Kennedy 75016 Paris tél. 01 56 40 12 18 ou 24 09

 
 

.
  

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 
RFI  RADIO FRANCE INTERNATIONALE  ·  "Actualité du Cinéma"
Émission de Catherine Ruelle diffusée le dimanche 14 octobre 2001 à 19h30

 
Contact : Catherine Ruelle 104 av du Pdt-Kennedy 75016 Paris tél. 01 44 30 83 13

 
RFI  RADIO FRANCE INTERNATIONALE  ·  "La case du cœur · Plein Sud"
 Émission de Alain Mevegué et Sophie Ekoué, interview Zora Sotty ,

diffusée le 20 octobre 2001 à 15h10, rediffusion prévue le 28 décembre 2001

 
Contact : Zora Sotty · La case du cœur · 116 av du Pdt-Kennedy 75016 Paris tél. 01 56 40 13 21 ou 14 85

 
 

.